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Apocalypse littéraire

9 juin 2009

Société.... une société peut-elle être juste?

La société est par définition un regroupement d'hommes, un ensemble d'individus qui mettent certaines choses en commun, cependant, subsiste le problème des désaccords, vivre ensemble, oui, mais comment?

Ce groupe nerépond pas en lui même à des règles, une société seule, sans Etat, est toujours sous le risque d'une désagrégation. pour se tolére, il faut des règles et des lois, un ordre politique.

Sinon, la société se trouve sous une forme d'anarchie où règne la violence, le chaos, les injustices. Quand on a pas la force physique on utilise la ruse.

Il faut passer à un ordre non plus social mais politique.

L’Etat est un mal, mais un mal nécessaire. Puisque la société est un regroupement d’hommes sans lois, il faut lui apporter des règles qui régulent le comportement des hommes. Sans loi, il n’y a aucune notion du juste et de l’injuste, sans règles, les pires actes peuvent être punis en toute impunité. La société est en elle même profondément amorale et injuste.

Il que la société dépasse ses propres désordres et qu elle se donne des lois, alors les lois sont faites et constituées par l’ordre politique. La société, semble condamnée au nom de sa propre survie, a devenir un Etat. Par quels moyens les hommes peuvent ils garantir lorsqu’ ils vivent ensemble une certaine forme de justice ? 

L’obtention des biens nécessaires a la vie se fait dans le règne animal par rapport de force, ces biens, ne circulent pas, ne font pas l’objet d’un échange, ils sont accaparés par les plus forts. Au contraire des sociétés humaines, ces biens font l’objet d’un échange, et c’est ce qui marque leur spécificité par rapport au règne animal. Les animaux attrapent et consomment, les hommes produisent et échangent. Ainsi l’échange culturel se substitue à la loi du plus fort.

C’est une erreur de croire que les premiers échanges dont d’ordre économique c’est à dire l’échange de choses, de matières ou d’argent, en effet, le premier echange qui structure les sociétés est d’ordre humain et symbolique, ce ne sont pas des choses pour survivre.

C’est ce que démontre Levy Strauss  en soulevant le fait qu il y a un type d’échange fondamental qu’on retrouve dans toutes les sociétés qui consiste à aller à la découverte de l’homme chez l’homme, idée selon laquelle derrière la diversité, les différences, les oppositions apparentes entre les sociétés humaines, on finit toujours par trouver une structure commune, un socle commun. L’image utilisée par Levy Strauss dans sa démonstration est la fleur de pissenlit avec un socle commun et les différentes sociétés qui se créent autour.

Quel est ce lien fondamental et structurel qu’il découvre comme premier échange des sociétés ?

La prohibition de l’inceste, l’interdiction commune à toutes les sociétés du mariage ou des alliances entre proche parents, la reproduction dans la famille, c’est ainsi que ce premier échange est celui des femmes.

La femme est la génitrice, et l’échange de la femme est le don d’une descendance, l’association des familles par le lien du sang, cet échange de la femme est la création du lien social. Sorti de l’ordre religieux ou moral, c’est une interdiction relative au soucis de fonder une société, une obligation sociale. En échangeant les femmes entre les familles celles-ci s’allient les unes aux autres par cette alliance, une société est fondée.

Ce lien créé par l’échange ouvre le cadre familial clos à une autre dimension qui est celle de la société, permet le lien de parenté entre les familles, ce qui créer les tribus, puis les clans c est à dire, la société à proprement parler.

La société commence là où on ne se contente plus du lien biologique et naturel de la famille et qu on crée des rapport d’alliance culturels.

Cependant, il est vrai que la plupart des échanges sont d’ordre économiques.

Chacun éprouve les limites de ses compétences, nous ne sommes pas auto-suffisants et cela suppose nécessairement l’Echange.

Chacun à besoin du savoir faire des autres, comment évaluer alors les métiers du social qui n’apportent rien de matériel ?

Situation d’interdépendance est ce qui structure l’économie. Dans les sociétés humaines, il est nécessaire de diviser les tâches, au sein de toutes les sociétés et depuis toujours, on peut donner l’exemple de la roche de Solutré qui est un site archéologique francais, c’est une civilisation étonnante de voir un noyau humain dans un tel espace géographique. Chacun a son rôle et sa tâche, dans la société, il est une nécessité pour les hommes d’être contraints de s’associer parce qu’aucun individu n’a la capacité de se suffir à lui même. Les échanges économiques sont donc indispensables entre les hommes dans la société.

Cette nécessité, sous sa première forme donne lieu au troc, forme primitive de l’échange dans laquelle les biens et services s’échangent directement sans avoir recour à la monnaie, il faut que ce soit équitable et il faut des produits différents. Le principe du truc c’est l’échange des biens dont l’usage est différent mais dont la valeur est supposée être identique. Mais le grossissement des échanges dans les quantités pose le problème des équivalences, le troc rencontre ses limites et pousse à l’invention de la monnaie qui permet d’évaluer les bien, c’est un moyen pour estimer la valeur d’un bien, un étalon universel, un model de référence pour créer des estimations de valeurs.

L’apparition de cette mesure commune permet l’équivalence entre des objets de qualité et d’usages différents et c’est ce qui va ouvrir la voie aux inégalités sociales, aux injustices, aux tensions et aux dissensions entre les hommes au sein d’une même communauté.

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18 décembre 2008

LES LIAISONS DANGEREUSES

19 septembre 2008

suite

Cependant, (ocasion ou fréquent), il arrive de ne pas écouter cette conscience. Par quels moyens principaux les hommes qui disposent d'un sens vertueux peuvent-ils devenir réelement vertueux?  l'éducation étant le pilier essentiel l'homme est déstiné à être éduqué.

Education: l'action méthodique exercée sur un individu en vue de dévellopper ses aptitudes ( physiques et intellectuelles) ainsi que ses qualités morales: vient du latin educare qui signifie instruire, former, élever, et educere qui signifie sortir, conduire vers.

L'animal n'a pas à être éduquer. L'homme lui, à sa liberté, ainsi que ses responsabilités.

Dominus: maître qui domine l'esclave        Magister: maître qui enseigne à l'élève, le disciple, conduit vers   la liberté, l'autonomie.

types différents de contraintes: illégitimes ( qui ne vise pas la liberté) et légitime ( qui vise la liberté, à permettre d'apprendre, de faire bon usage de la liberté)

Pudeur: une attitude qui amène à une certaine retenue à l'égard de choses telles que la sexualité, elle témoigne d'une exigence de respect vis à vis de l'autre mais aussi de soi même.

Justice: se traduit par le principe d'égalité entre les hommes.

I_ LA CULTURE

qu'est ce que la culture??? -invention créée par l'homme pour combler un manque d'attention en se reportant sur ce qu'il n'est pas forcément mais sur ce qu'il désire être et prenant notamment en compte l'intelligence- je ne citerai pas l'auteur de ces faits infondés;

la culture, le mot vient du mot cultura qui désigne initialement l'action de cultiver la terre, de travailler le sol pour obtenir de meilleures récoltes.

L'homme agit sur la nature, l homme est nait sur terre et doit travailler la Terre.

le mot culture désigne l'érudition(quantité de savoir). domaine des choses où réalités qui échappent à la logique économique ou se situent au dehors de la sphère la production matérielle avant la satisfaction des besoins.

Culture en philosophie désigne l'ensemble des manières de pensées, représentations, et comportements acquis par l'homme. En tent qu'être social.

Nature / Culture: ce sur quoi nous n'avons pas de prise, ce qui s'inpose à l'homme; le cycle des saisons, le mouvement des astres.

ciel

C EST L ENSEMBLE DES REALITES QUI EXISTENT INDEPENDEMMENT DE L HOMME

la culture désigne l'usage que nous faisons de la nature, l'interprétation que nous donnons à la nature, tout ce que nous fabriquons à partir des éléments que nous trouvons.

Definition de reference: l'ensemble des réalités matérielles et spirituelles produites par l'homme.

Les occidents détiennent un rapport d'ustencilité, la nature chez les occidents est ce qu'on exploite en vu de nos satisfactions. Une domination technique.

Descarte " la technique nous rend maître et possesseur de la nature"

La nature désigne encore ce qui soulève de l'hérédité ou ce qui est inné à la différence de la culture qui renvoit de l'héritage, ce qui est acquis.

Inné, acquis, entre nature et culture

Usage du corps d'après Maurice Merleau Ponty dans "phénoménologie de la perfection":

" l'usage qu'un homme fait de son corps est transcendant à l'égard de ce corps comme être simplement biologique"

trenscender: dépasser, aller au delà

Nous utilisons le corps par culture et par chois, groupe sociale, habitudes, par exemple, embrasser dans l'amour, fait il partit de la nature ou de la culture?

II_ quel model choisir pour penser l'homme?

les deux perspéctives ( nature, culture) ne sont pas necessairement construite ( antagonistes) puisque dans les deux cas il y a là une pensée universelle.

D'un côté on pourrait dire que les hommes partagent des caractéristiques communes qui constitueraient en lui comme une nature. D'un autre côté, on pourrait dire que la culture est un fait universel bien qu'il existe une relativité des cultures.

Problème: problème qui vient de ce que la référence à l'un ou a l'autre model renferme des enjeux idéologiques. On trouve par exemple dans "les enfants sauvages" de Malson une remise en cause de l'idée de nature humaine entendue comme une sorte de nature première, sauvage, précédant le cursus de culturalisation et vers laquelle nous pourrions éventuellement régresser ou de laquelle les enfants sauvages seraient les témoins.

En vérité et à la différence de l'animal domestique capable de retourner à la nature par la persistence de l'instinct, l'homme ne peut pas retourner à la nature parce qu'il est le seul animal à s'être domestiquer tout seul. Parce qu'il est destiné à vivre en société, parce que c'est grace à la culture qu'il développe cette potentialité. En s'appuyant sur l'étude des enfants sauvages et sur les données de diverses sciences humaines Malson affirme : " c'est une idée désormais conquise que l'homme n'a pas de nature mais qu'il à (ou plutot qu'il est) une histoire".

L'enjeu de cette afirmation concerne le thème de la liberté. dire celà, c'est affirmer que l'homme n'est pas enfermé dans une essence à la manière d'une chose sous la forme d'une fatalité et que ce qu'il adviendra de lui dépend en parti de ces projets et de ses choix. C'est dans le même esprit que Sartre affirme dans l'existencialisme est un humaniste: "s'il est impossible de trouver en chaque homme une essence universelle qui serait la nature humaine, il existe pourtant une universalité humaine de condition"

ce qui revient à dire que l'homme est condamné à être libre. C'est à dire qu'il est responsable de ses choix existenciels. Certes, il est en situation, c'est à dire il reçoit, il n'a pas demandé certaines caractéristiques qu'il n'a pas choisi mais à partir desquelles il va devoir se choisir. Ainsi par exemple, il est jeter dans le monde, il est mortel, il doit travailler et fréquenter ses semblables.

Cependant, il sera seul à décider de la manière dont il va vivre ces quatre contraintes.

Dans une autre perspéctive, le biologiste, Francois Jacob nous met en garde contre les dangers consistants à vouloir réduire, enfermer l'homme dans l'inné ou dans les acquis.

En définitive, la réalité humaine est bien plus complexe puisqu'elle se construit en permanence à partir d'aptitudes naturelles et d'acquis sociaux auxquels viennent s'ajouter les décisions individuelles

15 septembre 2008

la culture

LA   CULTURE

Approche de la notion : texte de Platon, extrait du Protagoras

Ce mythe est retravaillé par Platon et contient un certain nombre de vérités concernant la différence entre animalité et humanité. La place de l’homme dans la nature. Il nous révèle quelque chose à propos de la condition humaine.

Première idée : là où l’animal est tout entier nature, l’homme, lui, est déstiné à la culture. L’animal possède des aptitudes naturelles qui lui permettent d’être parfaitement adapté en vue de la survie de l’individu et de l’éspèce. Il possède une forme d’intelligence (Instinct).

Instinct : comportement automatique, inconscient et hériditaire des animaux ( chez les mammifères, il y a une souplesse dans le comportement même s’il reste déterminé par la nature. L’animal n’a pas d’histoire)

L’homme est histoire, l’humanité est le fruit d’un artifice.

Pour surmonté le dénouement originel, Prométhé vole aux dieux deux aptitudes : La maîtrise du feu et la connaissance des arts : la rationalité : l’usage de la raison.

Art : entendu au sens grec, étymologie : ce qui est de l’art n’est pas de la nature, ce qui n ‘est pas produit par la nature mais par l’homme, l’art est la réalisation, la concrétisation d’une idée, d’une intention.. (ex : la poèsie, la grammaire, le langage, la technique, la stratégie)

La connaissance des arts est la capacité d’invention.

Rousseau « perfectibilité » : se perfectionner tant sur l’individu.

Le vole de Prométhé

Le vole démontre que ces choses n’étaient pas réservées aux hommes relevant du pouvoir divin.

En se voyant attribué ces pouvoirs, l’homme devient tel un Dieu. Il s’élève au dessus de la nature. Il manque tout de fois aux hommes la science politique.

Langage : l’archétype de la culture.

L’être humain est un être social, l homme est déstiné à vivre avec ses semblables et n’arrivent pas à s’entendre. Il lui manque la science politique ( polis : cité) l’art de gouverner la cité.

Rapports animaux : force

Rapport humains : loi ( il faut lui donner des vertues)

(réfléchir sur la pudeur et la justice) deux vertues indispensables à l’homme

L’enfant n’est pas pudique, de même que les animaux, ils ne connaissent pas la pudeur de par leur innocence et leur spontanéité instinctive et enfantine.

La justice est la vertu du droit des hommes.

La pudeur et la justice

L’homme se voit attribuer deux vertus qui ne sont pas la science politique mais à partir desquelles il va pouvoir inventer les moyens du bien vivre ensemble : l’art politique. La politique qualifie l’ensemble des moyens qui permettent d’organiser la vie en société. La pudeur et la justice : deux vertus ( attitude qui produit les effets esquontés, attendus.)

Au sens moral, la vertu désigne une capacité à faire ce qui est considéré comme bien. Disposition individuelle. Si pudeur et justice sont des vertus, c’est parce qu’elles peuvent permettre de contrarier les tendances égoistes et d’instituer au minimum de respect entre les hommes. Remarquons dans le texte que les deux vertus sont partagées par tous les hommes de manière égale.

Ce qui explique que personne ne pourra invoquer un manque de vertu pour justifier d’avoir commis un crime et se déresponsabiliser. Si tous les hommes possedent ces vertus, tous les hommes ne sont pas nécessairement vertueux. Utiliser la vertu, la mettre en œuvre. Etre vertueux. Repère : en acte, en puissance. Tous, conscience morale, en puissance des êtres moraux. 

10 septembre 2008

le mythe de Protagoras

Il fut jadis un temps où les dieux existaient, mais non les espèces mortelles. Quand le

temps que le destin avait assigné à leur création fut venu, les dieux les façonnèrent

dans les entrailles de la terre d’un mélange de terre et de feu et des éléments qui

s’allient au feu et à la terre. Quand le moment de les amener à la lumière approcha, ils

chargèrent Prométhée et Epiméthée de les pourvoir et d’attribuer à chacun des qualités

appropriées. Mais Epiméthée demanda à Prométhée de lui laisser faire seul le partage.

Quand je l’aurai fini, dit-il, tu viendras l’examiner. Sa demande accordée, il fit le

partage, et, en le faisant, il attribua aux uns la force sans la vitesse, aux autres la

vitesse sans la force ; il donna des armes à ceux-ci, les refusa à ceux-là, mais il

imagina pour eux d’autres moyens de conservation ; car a ceux d’entre eux qu’il

logeait dans un corps de petite taille, il donna des ailes pour fuir ou un refuge

souterrain ; pour ceux qui avaient l’avantage d’une grande taille, leur grandeur suffit à

les conserver, et il appliqua ce procédé de compensation à tous les animaux. Ces

mesures de précaution étaient destinées à prévenir la disparition des races. Mais quand

il leur eut fourni les moyens d’échapper à une destruction mutuelle, il voulut les aider

a supporter les saisons de Zeus ; il imagina pour cela de les revêtir de poils épais et de

peaux serrées, suffisantes pour les garantir du froid, capables aussi de les protéger

contre la chaleur et destinées enfin à servir, pour le temps du sommeil, de couvertures

naturelles, propres a chacun d’eux ; il leur donna en outre comme chaussures, soit des

sabots de corne, soit des peaux calleuses et dépourvues de sang ; ensuite il leur fournit

des aliments variés suivant les espèces, aux uns l’herbe du sol, aux autres les fruits des

arbres, aux autres des racines ; à quelques-uns même il donna d’autres animaux à

manger ; mais il limita leur fécondité et multiplia celle de leurs victimes, pour assurer

le salut de la race.

Cependant Epiméthée, qui n’était pas très réfléchi, avait, sans y prendre garde, dépensé

pour les animaux toutes les facultés dont il disposait et il lui restait la race humaine à

pourvoir, et il ne savait que faire. Dans cet embarras, Prométhée vient pour examiner

le partage ; il voit les animaux bien pourvus, mais l’homme nu, sans chaussures, ni

couverture, ni armes, et le jour fixé approchait où il fallait l’amener du sein de la terre

à la lumière. Alors Prométhée, ne sachant qu’imaginer pour donner à l’homme le

moyen de se conserver, vole à Héphaïstos et à Athéna la connaissance des arts avec le

feu ; car, sans le feu, la connaissance des arts était impossible et inutile ; et il en fait

présent à l’homme. L’homme eut ainsi la science propre à conserver sa vie ; mais il

n’avait pas la science politique ; celle-ci se trouvait chez Zeus, et Prométhée n’avait

plus le temps de pénétrer dans l’acropole que Zeus habite et où veillent d’ailleurs des

gardes redoutables. Il se glisse donc furtivement dans l’atelier commun où Athéna et

Héphaïstos cultivaient leur amour des arts, il y dérobe au dieu son art de manier le feu

et à la déesse l’art qui lui est propre, et il en fait présent à l’homme, et c’est ainsi que

l’homme peut se procurer des ressources pour vivre.

Quand l’homme fut en possession de son lot divin, d’abord à cause de son affinité avec les dieux, il crut à leur existence, privilège qu’il a seul de tous les animaux, et il se mit à leur dresser des autels et des statues ; ensuite il eut bientôt fait, grâce à la science qu’il avait, d’articuler sa voix et de former les noms des choses, d’inventer les maisons, les habits, les chaussures, les lits, et de tirer les aliments du sol. Avec ces ressources, les hommes, à l’origine, vivaient isolés, et les villes n’existaient pas ; aussi périssaient-ils sous les coups des bêtes fauves, toujours plus fortes qu’eux ; les arts mécaniques suffisaient à les faire vivre ; mais ils étaient d’un secours insuffisant dans la guerre contre les bêtes ; car ils ne possédaient pas encore la science politique dont l’art militaire fait partie. En conséquence ils cherchaient à se rassembler et à se mettre en sûreté en fondant des villes ; mais quand ils s’étaient rassemblés, ils se faisaient du mal les uns aux autres, parce que la science politique leur manquait, en sorte qu’ils se séparaient de nouveau et périssaient.
Alors Zeus, craignant que notre race ne fût anéantie, envoya Hermès porter aux hommes la pudeur et la justice, pour servir de règles aux cités et unir les hommes par les liens de l’amitié. Hermès alors demanda à Zeus de quelle manière il devait donner aux hommes la justice et la pudeur. Dois-je les partager, comme on a partagé les arts ? Or les arts ont été partagés de manière qu’un seul homme, expert en l’art médical, suffît pour un grand nombre de profanes, et les autres artisans de même. Dois-je répartir ainsi la justice et la pudeur parmi les hommes, ou les partager entre tous ? — Entre tous, répondit Zeus ; que tous y aient part, car les villes ne sauraient exister, si ces vertus étaient, comme les arts, le partage exclusif de quelques-uns; établis en outre en mon nom cette loi, que tout homme incapable de pudeur et de justice sera exterminé comme un fléau de la société."

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10 septembre 2008

Entrée en matière dans la Philosophie

LA PHILOSOPHIE .... VERS L AMOUR DE LA SAGESSE....      Et si....


<<-Nul dieu ne philosophe, ni ne désire devenir savant (ils le sont tous) et quelqu'un de savant ne philosophe pas ; les ignorants ne philosophent pas non plus, et ne désirent pas devenir savants ; ce qu'il y a de plus pénible dans l'ignorance, c'est qu'avec elle sans être beau ni bon ni intelligent, on croit toujours l'être assez ; qui ne croit pas manquer d'un tel bien ne le désire pas.


-Quel sont alors, Diotime, dis-je, les philosophes, une fois exclus les savants et les ignorants ?


-Evidemment, un enfant le comprendrait, ceux qui se trouvent entre les deux et l’amour est de ceux là. » PLATON, Le banquet, 204 a-b).

Le philosophe est l’ami de la sagesse et du savoir c’est à dire qu’il tend vers elle parce qu’il sait qu’elle lui manque où qu’il ne la possède pas. Le philosophe est celui qui désire la sagesse.

C’est pourquoi Diotime place le philosophe entre le savant (dieu) et l’ignorant.

Le philosophe tout simplement parce qu’il est savant ( c’est à dire qu’il ne manque pas de ce bien qu’est la science) ne ressent pas le besoin de la désirer.

Les Dieux sont connus ici comme des êtres marqués par la plénitude, parfaitement comblés et absolument heureux. Ils constituent un idéal vers lequel se projette le philosophe.

CF : « lettre à Ménécée » dans la conclusion, Epicure disait à son disciple que s’il suivait les prescriptions du maître, il vivrait comme un Dieu parmi les mortels.

Les ignorants, comme les Dieux, ne ressentent pas le besoin de la science ou de la sagesse. Non pas parce qu’ils la possèdent, mais parce qu’ils ignorent qu’ils ne la possèdent pas.

Ce qu’il y a de tragique dans la certitude de l’ignorance, c’est qu’elle se prend pour du savoir. L’ignorant se prend pour un savant. Et, en conséquence, in ne désire pas en connaître davantage. Force, est de constater que souvent, le degrés de certitude est proportionnel au degrés de l’ignorance.

« Il ne suffit pas d’être certain, pour être dans le vrai »

«  Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » Socrate

Il y a dans la recherche du « vrai » une dimension morale. La première exigence est de rompre avec les premières certitudes. De prendre conscience de son ignorance afin que l’esprit devienne disponible pour la recherche de la vérité.

Si le philosophe est l’ami de la sagesse bien plus que sage, c’est parce qu’il désire la vérité, parce qu’elle lui manque et ne confond pas son effort vers elle et la vérité elle même. Il sait une chose, c’est que personne ne peut « posséder » la vérité, elle est une exigence.

« Quiconque veut vraiment devenir philosophe devra "une fois dans sa vie" se replier sur soi-même et, au-dedans de soi, tenter de renverser toutes les sciences, admises jusqu'ici et tenter de les reconstruire. La philosophie - la sagesse - est en quelque sorte une affaire personnelle du philosophe. Elle doit se constituer en tant que sienne, être sa sagesse, son savoir qui, bien qu'il tende vers l'universel, soit acquis par lui et qu'il doit pouvoir justifier dès l'origine
et à chacune de ses étapes, en s'appuyant sur ses intuitions absolues. Du moment que j'ai pris la décision de tendre vers cette fin, décision qui seule peut m'amener à la vie et au développement philosophique, j'ai donc par là même fait le voeu de pauvreté en matière de connaissance. »

Husserl nous rappelle à sa manière, l’exigence première et l’attitude philosophique qu’est l’exigence critique (critique = discerner). Examiner les fondements, voir si c’est valable ou pas. La philosophie est un système de réflexions critiques sur les problèmes humains de la connaissance et de l’action.

Pour Husserl, l’entreprise de Descartes constitue un model de philosophie authentique.  Le projet de Descartes, le but avoué du projet cartésien, c’est de refonder les sciences puisque l’expérience révèle que l’on ne peut pas faire de nos croyances, si fortes soient-elles, un critère de vérité suffisant.  Il faut donc être capable de séparer la simple conviction de la véritable connaissance. L’instrument est le « doute méthodique » . Ca consiste à faire comme si tout était faux afin de faire apparaître le vrai. A tout remettre en question afin de voir ce qui résiste à l’épreuve. A ne rien admettre sans l’avoir personnellement examiné.

Qu’est ce qui fait l’essentiel de la démarche philosophique ?

C’est que la philosophie soit une affaire personnelle du philosophe.

Savoir, VRAIMENT savoir, c’est savoir ce que l’on s’est approprié, on suspend son jugement  en refusant de tenir pour vrai ce que l’on à pas totalement compris ou ce que l’on ne peut pas justifier.

Intention= saisie directe d’une vérité par une conscience.

Il n’y a pas de certitudes fondées que là où la vérité s’impose avec la force de l’évidence.

Elle montre d’une part cette analogie, que la sagesse philosophique, l’attitude philosophique se traduit par une forme de modestie, d’humilité par rapport à la possession qui évite le dogmatisme.

L’initiatique : rupture avec l’attitude habituelle.

«La valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même. Celui qui n'a aucune teinture de philosophie traverse l'existence, prisonnier de préjugés dérivés du sens commun, des croyances habituelles à son temps ou à son pays et de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison.

Pour un tel individu, le monde tend à devenir défini, fini, évident ; les objets ordinaires ne font pas naître de questions et les possibilités peu familières sont rejetées avec mépris. Dès que nous commençons à penser conformément à la philosophie, au contraire, nous voyons, comme il a été dit dans nos premiers chapitres, que même les choses les plus ordinaires de la vie quotidienne posent des problèmes auxquels on ne trouve que des réponses très incomplètes. La philosophie, bien qu'elle ne soit pas en mesure de nous donner avec certitude la réponse aux doutes qui nous assiègent, peut tout de même suggérer des possibilités qui élargissent le champ de notre pensée et délivre celle-ci de la tyrannie de l'habitude. Tout en ébranlant notre certitude concernant la nature de ce qui nous entoure, elle accroît énormément notre connaissance d'une réalité possible et différente ; elle fait disparaître le dogmatisme quelque peu arrogant de ceux qui n'ont jamais parcouru la région du doute libérateur, et elle garde intact notre sentiment d'émerveillement en nous faisant voir les choses familières sous un aspect nouveau. »

RUSSEL « Problèmes de philosophie »

Si la philosophie a une valeur morale et spirituelle, c’est principalement parce qu’elle est une activité libératrice et enrichie notre rapport au réel, au monde. Il n’y a pas de philosophie sans questionnement, sans rupture préalable avec les préjugés, les idées recues.

Il n’y a pas non plus de philosophie sans étonnement.

Donc  sans ouverture à une infinité de possibilités.

« Et si la valeur de la valeur de la philosophie réside dans son caractère incertain, c’est parce que ce qui compte, ce sont les questions, plus que les réponses. »

“L philosophie n’est véritablement qu’une occupation pour l’adulte, il n’est   pas étonnant que des difficultés se présentent lorsqu’on veut la conformer à    l’aptitude moins exercée de la jeunesse. L’étudiant qui sort de l’enseignement    scolaire était habitué à apprendre. Il pense maintenant qu’il va apprendre la    Philosophie, ce qui est pourtant impossible car il doit désormais apprendre à  philosopher. Je vais m’expliquer plus clairement : toutes les sciences qu’on peut   apprendre au sens propre peuvent être ramenées à deux genres : les sciences   historiques et mathématiques. Aux premières appartiennent, en dehors de   l’histoire proprement dite, la description de la nature, la philologie, le droit   positif, etc. Or dans tout ce qui est historique l’expérience personnelle ou le   témoignage étranger, - et dans ce qui est mathématique, l’évidence des    concepts et la nécessité de la démonstration, constituent quelque chose de    donné en fait et qui par conséquent est une possession et n’a pour ainsi dire    qu’à être assimilé: il est donc possible dans l’un et l’autre cas d’apprendre,   c’est-à-dire d’imprimer soit dans la mémoire, soit dans l’entendement, ce qui    peut nous être exposé comme une discipline déjà achevée. Ainsi pour pouvoir    apprendre aussi la Philosophie, il faudrait d’abord qu’il en existât réellement  une. (…) La méthode spécifique de l’enseignement en philosophie est zététique ( de dzètein : recherche), c’est à dire qu’elle est une méthode de recherche »

KANT

La conséquence est que la philosophie ne s’apprend pas. On peut apprendre l’histoire de la philosophie, les doctrines philosophiques de chaque philosophe mais pas la philosophie parce qu’elle n’est pas un savoir constitué. Elle est une attitude, une démarche, une recherche.

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